mardi 26 février 2013

Moi, on ne m'a pas demandé comment j'allais...POURTANT LAURETTE ETAIT MA SOEUR, de Marie Fugain


Résumé :
18 mai 2002. Laurette vient de quitter ce monde dans les bras de sa grande soeur. La famille est ravagée, les amis arrivent, tous s'apitoient sur la douleur des parents, sur son petit frère Alexis, si jeune pour un tel drame.... Et Marie, elle n'a pas mal, elle ? Elle l'aînée, la belle fiancée de vingt-huit ans, la vivante : pas de quoi se plaindre, sans doute... Personne ne lui a demandé comment elle allait, ni ce jour-là, ni après.
Et cet « après » a duré des années.
Des années à subir les ravages d'un chagrin que chacun garde pour soi et compense comme il peut. « Je suis mort(e) avec Laurette », disent les parents. Ah bon ? Et moi, et Alexis, on est orphelins, en plus ? Une maman qui se consacre au don de plaquettes dans une association admirable, « mais qui m'a volé et ma mère et ma soeur ». Laurette, icône de la leucémie ? Marie, dans son souvenir, la veut pleine de vie, farceuse, « chiante » parfois (mais oui !). Et si forte, dans sa lutte ultime... Elle disparaît et tout s'effondre. La tribu Fugain éclate, le chef de famille s'enferme dans la musique, puis fuit la maison mausolée... Marie ne sait plus où elle en est.
« Ah, comme j'aurais voulu qu'il y ait un mode d'emploi ! Comment réussir sa vie en vingt leçons, sans traumatiser par sa tristesse son mari, ses enfants, sans haïr un père qui se reconstruit ailleurs et laisse une mère éplorée qui se change les idées en côtoyant tout le malheur du monde ? »
Marie a fini par trouver. Mais cela lui a pris dix ans.


Mon avis :
Marie Fugain a attendu dix ans pour écrire ce livre sur la mort de sa soeur. Dix années pendant lesquelles elle a dû faire face à la souffrance alors que sa famille était toujours sur le devant de la scène, sa mère ayant créé l'association Laurette pour combattre la leucémie et son père se produisant toujours en concert. Marie semble écrire comme elle parle, comme elle pense surtout. Elle raconte les faits, de la nouvelle de la maladie de sa soeur à son décès en passant par les différentes étapes des soins, des événements de la vie de famille et en racontant l'après Laurette.
 
Chacun est égal face à la maladie, à la souffrance d'avoir perdu un proche. Marie est une fille mais aussi et surtout ici une grande soeur. Elle raconte des parties de sa vie professionnelle mais aussi privée afin de nous faire comprendre dans quel environnement elle vivait à cette époque. Comment faire face à la maladie de sa soeur ? Comment être présente à ses côtés dans ce malheur tout en étant amoureuse de celui qui deviendra son mari ? Ses sentiments sont sincères et exprimés simplement sans artifice ce qui est d'autant plus touchant car criant de vérité. On découvre aussi les parents de Marie Fugain... ce père célèbre qui va quitter le foyer familial pour une autre femme alors que la mère se dévoue à l'association qu'elle crée.
 
Marie Fugain nous raconte chronologiquement les débuts de la maladie de sa soeur Laurette mais aussi l'après Laurette. Elle nous dévoile les drames de sa famille qui auront lieu juste après la mort de sa cadette et qui nous font que plus compatir à sa douleur. On ne peut que se mettre à sa place, qu'on ait des frères et soeurs ou non car cela ressemble à la vie de chacun. Elle raconte des sentiments que nous connaissons tous et questionne la vie, réfléchit sur papier comme si elle pouvait se délivrer de sa douleur en trouvant les réponses par l'écriture.
 
Ce livre est particulièrement émouvant et touchant car il est personnel et raconte des sentiments profonds ainsi que la douleur de la perte d'un être cher. J'ai été conquise par cette lecture ne pouvant m'empêcher de penser à ma petite soeur et de me faire des réflexions à moi-même, un peu comme le fait Marie Fugain avec ce livre, me disant à quel point j'aime ma soeur et comme je serais malheureuse si elle n'était plus là. Ce livre permet de voir différemment certaines choses, comme le fait que tout le monde a le droit à sa souffrance et qu'il n'y a pas d'échelle de la douleur, qu'elle est propre à chaque individu. 


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