dimanche 26 août 2012

L'Avare de Molière

Résumé :
Harpagon n'a jamais quitté l'affiche. Il a endossé tous les costumes, pris les traits les plus divers, changé d'emploi bien souvent. On l'a vu pathétique, bouffon, tragique, méchant, shakespearien, halluciné, délirant, clownesque, parfois. Au prodigieux spectacle de ce bourg affairiste richissime, de cet usurier possédé tyrannisant une famille charmante, faut-il rire ou pleurer ? Faut-il plaindre ou haïr ce forcené qui enterre son or et ne donne jamais mais " prête " le bonjour ? Molière était le meilleur, le plus aimable et généreux des hommes. Son public lui réclamait des farce bouffonneries. Mais son génie comique cache mal un des auteurs les plus noirs et les plus féroces de tous les temps, l'inventeur de ces monstres d'égoïsme, névrosés d'Alceste, Don Juan, Arnolphe, et de cet Harpagon, nos semblables, nos frères.
 
Mon avis :

Cette pièce de théâtre classique est écrite en cinq actes divisés eux-mêmes en plusieurs scènes. Les répliques des personnages ne sont pas écrites en vers, ce qui donne un tout autre rythme au texte et lui accorde un certain sentiment de modernité. On trouve souvent des stichomythies (succession de répliques brèves) à travers ce texte ce qui montre la vivacité des échanges entre les personnages et leur aptitude à répondre aux autres. Harpagon notamment utilise ce genre de répliques car il n'est obsédé que par une chose à savoir son argent, n'accordant aucune importance à ce qui ne le concerne pas.

Cependant cet Harpagon est l'image même de l'Avare dans toute sa "splendeur". Il a caché dans son jardin sa cassette avec son trésor, ses dix mille écus afin que personne ne puisse la trouver. Il est tellement obsédé par cette richesse qu'il croit voir dans chaque geste, dans chaque discussion une référence à son argent, une volonté de le voler. Il est tellement persuadé que tous sont au courant et veulent le spoiler qu'il en vient à donner des indications nettes sur l'objet de sa cachette ce qui donne un caractère particulier au personnage, à la fois intelligent et sot. De plus son idée fixe se retrouve dans toute sorte de discussions donnant lieu à de nombreux quiproquos, aussi drôles les uns que les autres.

Molière dresse un portrait de ce personnage en caricaturant ses traits au possible, en montrant les vices de celui-ci et par extension des hommes de la société dans laquelle il vit. Il le fait passer pour un vieillard bouffon, pathétique mais il ne faut pas oublier que si Molière se moque d'un personnage cela dépasse le cadre de la pièce de théâtre. Il instruit l'Homme en le divertissant, la morale étant plus facile à transmettre en faisant rire et en amusant.

J'ai adoré cette pièce datant d'un peu moins de 350 ans mais peut-être toujours aussi actuelle. Le rire est toujours présent, provoqué par le rythme du récit, les quiproquos et l'exagération des traits du personnage principal. Harpagon est un personnage intemporel...dans la société de consommation dans laquelle nous vivons, où la finance est primordiale, ne sommes-nous pas entourés de nombreux Harpagon ?


2 commentaires:

  1. Cela fait un moment que je n'ai pas relu cette pièce mais je me rappelle l'avoir vu au théâtre et j'en garde d'excellents souvenirs :)

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    1. J'avais tellement vu et adoré le film avec De Funès ^^ J'ai dû le voir aussi en pièce mais il y a longtemps. Les comédies de Molière sont inoubliables ;)

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