mercredi 22 août 2012

Un feu brûlait en elles de Jean-Guy Soumy


Résumé :
De mère en fille, à travers trois siècles : depuis Marie, la misérable paysanne de la Creuse, jusqu’à Marie, l’étoile de ballet qui triomphe aujourd’hui à Paris… … toutes sont de hautes figures : Judith la courtisane, qui règne sur le Palais-Royal et meurt lors des massacres de septembre 1792 ; Constance, cantinière de la Grande Armée ; Marianne, sur les barricades de 1832 ; Luce, dans l’Algérie nouvelle des années 1860 ; Marguerite, dans la guerre de 14-18 ; Sara, dans la Résistance… Les détours, les accidents, les tragédies se multiplient dans la succession des générations, parfois bien près de s’interrompre.

Il fallait autant de rigueur que de souffle pour enchaîner ces destins si différents et en faire un unique roman : celui d’une lignée, dont les héroïnes sont toutes exceptionnelles.
Serves et grandes bourgeoises, amoureuses passionnées, aventurières, elles ont toutes quelque chose en commun et qui les distingue : le caractère, la fierté, l’audace, le courage, et une certaine beauté, une grâce qui s’accomplissent en la dernière de la lignée, l’étoile de l’Opéra – et une fidélité qui les fait toujours revenir à la ferme du Puy Marseau qui accueillit la première Marie.
 

Mon avis :
Ce roman est une fresque romanesque décrivant la vie de onze femmes sur onze générations. Leur parcours débute en 1709 avec Marie Vergne, l'aïeule à qui il sera toujours fait référence à travers le roman. Ces femmes sont toutes différentes, on les voit grandir, s'épanouir ou non, à des âges différents mais aussi dans une société qui change, qui évolue.
Le contexte historique est très important et nous permet de mieux appréhender et de mieux comprendre leur vie, leurs difficultés mais aussi leurs choix.
Les coutumes sont variées d'autant que l'auteur nous fait voyager tout au long du récit. Le lecteur découvre donc le pays creusois mais aussi la vie à la capitale. Il suit les aventures de ces femmes à travers l'Allemagne, la Pologne, la Russie ainsi que le Maroc.

Chaque personnage est unique. Chaque femme est différente de sa mère ou de sa fille, de son arrière-grand-mère ou de son arrière-petite-fille, en étant instruite, forte, déterminée, en faisant face aux hommes mais aussi en leur étant soumise, contrainte de vivre selon leur volonté ou subissant la pression des idées reçues. Chacune doit aussi faire face aux divergences au sein d'une famille, de générations diverses.

Jean-Guy Soumy décrit les différents sentiments que peut éprouver une femme, que ce soit en les extériorisant ou en les enfouissant au plus profond d'elle-même. Face à tant de délicatesse, de poésie et de proximité, il est difficile de s'imaginer que le romancier ne connait rien de ces sentiments. Ces derniers collent au réel, c'est pourquoi ce roman est d'autant plus touchant. Il permet au lecteur de s'engouffrer dans une œuvre, de s'immiscer dans la vie d'un personnage et de poursuivre son histoire à travers sa descendance, ces dix autres femmes.
Il n'est pas concevable de se libérer de ce roman tant il est fort et prenant, tant on s'attache à la destinée des personnages.

J'ai été plus que touchée par ce roman, le deuxième que j'ai lu de l'auteur après Les Mariés du Purgatoire qui m'avait aussi émue. Il m'était très difficile de devoir laisser de côté ce roman tant il m'a paru intéressant et juste. Mon intérêt pour la généalogie s'est accru davantage à la lecture de cette œuvre, notant l'importance de ses origines, de ses racines. Cela était déjà essentiel pour moi mais cela s'est accentué, me forçant à garder l'idée en tête que l'on vient de quelque part et qu'il faut continuer à transmettre notre héritage culturel, familial. Il est important de vivre intensément sa vie pour la raconter et faire en sorte que nos enfants ne nous oublient pas.


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