jeudi 2 août 2012

Un peu de ton sang de Theodore Sturgeon

Résumé :
Deux psychiatres militaires correspondent et échangent rapports confidentiels et expertises médicales sur le cas terrifiant d'un certain George Smith, arrêté pour agression violente sur un officier. Le dossier de George dévoile une plongée cauchemardesque dans la psychose et dessine la figure monstrueuse et angoissante d'un " vrai " vampire. Un chef-d'œuvre macabre qui renouvelle le mythe, désigné en 1995 comme un des plus grands classiques du genre par l'association Horror Writers of America.


Mon avis :
Une écriture qui multiplie les styles différents... Voici la correspondance entre deux médecins militaires sur une affaire assez intrigante. Cependant nous n'avons pas que des lettres à lire. Au début on peut se demande qui est le narrateur car cela est posé d'une certaine manière et les choses ne sont pas dites de la même façon suivant qui parle. Le roman mélange les narrateurs et cela ne fait qu'enrichir ce récit.

L'histoire du roman, en lisant le résumé paraît assez intrigante et on peut s'attendre à l'angoisse constante. Dès le début le mystère est posé sur ce personnage de George Smith : qui est-il ? que fait-il ? qu'a t-il fait ? On y voit son enfance racontée et on ne trouve pas de signes de psychose, de sang. Il suffit d'être patient pour se rendre compte qu'on va vite entrer dans le côté psychologique et psychiatrique. Alors à ce moment-là bienvenue dans l'horreur ! Du gore comme on ne voudrait pas le voir au quotidien, l'inimaginable est pourtant décrit !

Ce récit est très bien ficelé et l'auteur sait jouer avec ses narrateurs et son lecteur. Il sait le prendre à parti au bon moment et cela crée un réel effet de surprise, le récit nous appartient. Dès le début du roman on a l'impression d'être dans une pièce fermée, noire, avec une seule lumière placée au-dessus d'un dossier confidentiel au sujet d'un personnage angoissant et mystérieux.

Theodore Sturgeon place dans les mains du lecteur un récit fort, à la limite du supportable par moment. L'écriture très bien élaborée permet un effet de réel. Grâce à cela les sentiments sont d'autant plus forts et concrets, on s'imagine ce personnage et son histoire, on essaie de se mettre à sa place et de vivre comme il a vécu mais cela est-il seulement possible ? Un livre à lire si vous voulez rencontrer un monsieur faisant des choses «pas très nettes».


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